| Flashback du samedi 24 mai |
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Dernier jour de compétition sur la Croisette. Alors que le jury du 56e Festival International de Cannes rendra son verdict dans moins de vingt-quatre heures, trois longs métrages prétendaient encore à la Palme d'or.
Six ans après sa Caméra d'or reçu pour Suzaku, la Japonaise Naomi Kawase était cette fois en lice pour les honneurs suprêmes avec Shara, un drame à vitesse réduite plongé dans la torpeur de l'été. Centré sur une famille marquée par la perte d'un enfant, Shara a été tourné à Nara, ancienne capitale nipponne et ville natale de sa réalisatrice qui y a déjà situé deux de ses anciens longs métrages, Suzaku et Hotaru.
Autre lauréat de retour sur la Croisette, Peter Greenaway, récompensé en 1988 pour Drowning by numbers et habitué de la Croisette. Cette fois, l'esthète britannique présente The Tulse luper suitcases Part 1. The moab story, premier volet d'une ambitieuse trilogie lancée par le réalisateur et consacrée à prisonnier et à... 92 valises. Une nouvelle fois, c'est la mise en scène de Peter Greenaway qui aura marqué les festivaliers.
Cinquième et dernier film français en compétition, Les Côtelettes de Bertrand Blier (Grand Prix du jury 1989 pour Trop belle pour toi) a clôturé samedi soir la compétition officielle des longs métrages. Une farce corrosive adaptée de sa propre pièce de théâtre par Bertrand Blier, avec Michel Bouquet et Philippe Noiret en pleine possession de leurs moyens.
Clôture programmée également pour la section "Un certain regard" avec Sang et or de l'Iranien Jafar Panahi, récompensé en soirée du Prix du jury de la section, présidé par Abderrahmane Sissako. La Meglio gioventu (La Meilleure jeunesse) de Marco Tullio Giordana est le lauréat du Prix Un Certain regard – Altadis, alors que Mille mois de Faouzi Bensaïdi a remporté le Prix Le Premier Regard.
Palmarès également du côté de la Cinéfondation, avec Bezi Zeko Bezi (Run Rabbit Run de Pavle Vuckovic, Historia del desierto de Celia Galan Julve, TV City d'Alberto Couceiro et Alejandra Tomei et Rebeca a esas alturas (At that point... Rebeca de Luciana Jauffred Gorostiza, respectivement Premier, Deuxième et Troisième Prix ex-eaquo. Rendez-vous demain pour la Palme !
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| L'humanité de Naomi Kawase |
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Deuxième et dernier long métrage japonais à être proposé en compétition après Akarui mirai (Bright future) de Kiyoshi Kurosawa, Shara marque le retour sur la Croisette de Naomi Kawase, six ans après Suzaku , Caméra d'or en 1997.
Comme pour Suzaku et Hotaru réalisé en 2000, la jeune réalisatrice situe Shara à Nara, ancienne capitale nippone, sa ville natale, celle qui l'a vu grandir. Sa ville qu'elle aime et qu'elle raconte, au détour de ses ruelles, à l'ombre de ses petites maisons, au rythme de ses habitants. Il n'est question ici que d'une histoire simple, dure, mais comme il peut en exister des dizaines dans chaque cité. Celle de la famille Aso, marquée par la perte d'un enfant et qui doit se frayer un chemin vers le bonheur retrouvé et la rédemption.
Par petites touches successives, Naomi Kawase montre la détresse, l'émotion, la joie, les mots qui ne peuvent sortir, place le parcours de la famille Aso au coeur du Japon et de ses traditions, libère père, mère et fils par le biais d'une magnifique danse sans âge. Sa caméra peut alors s'éloigner sur la pointe des pieds et survoler les toits de Nara. Sa ville, son histoire.
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| Deux "Côtelettes" à Cannes |
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Cinquième et dernier film français à être présenté en compétition officielle, Les Côtelettes, produit par Luc Besson, est l'adaptation cinématographique d'une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Bertrand Blier en 1997. Michel Bouquet et Philippe Noiret, qui jouaient déjà dans cette pièce, ont accepté de reprendre leurs rôles à l'écran, ceux de deux vieux lubriques.
Alors qu'il mange une soupe en compagnie de son fils et de sa maîtresse, Léonce, un "bourgeois de gauche", reçoit la visite du Vieux, un inconnu "de droite" désireux de le "faire chier". Ces deux personnages aux caractères diamétralement opposés vont alors confronter leurs points de vue sur des considérations générales comme la vie, la mort et l'amour. Au cours de leurs pérégrinations, ils croisent deux femmes : Nacifa, interprétée par Farida Rahouadj, une femme de ménage algérienne qu'ils désirent et qu'ils arrachent à son mari, et la Mort, incarnée par Catherine Hiegel, dont ils tentent de se débarrasser.
En passant du théâtre au cinéma, tout ce qui était dit est enfin montré. Changements réguliers de décors, personnages physiquement intégrés aux récits qu'ils racontent, dialogues enlevés confèrent à cette transposition un rythme soutenu que vient renforcer l'interprétation des acteurs. En ayant recours à un ton direct et à un verbe "agressif", le réalisateur des Valseuses et de Tenue de soirée montre une fois de plus qu'il sait être provocateur et subversif. | |
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| Les Prix "Un Certain regard" |
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| Nouveau palmarès sur la Croisette.
Présidé par Abderrahmane Sissako, le jury de la section "Un Certain regard" a décerné son "Prix Un Certain regard – Altadis" à La Meglio gioventu (La Meilleure jeunesse) de Marco Tullio Giordana.
Le Prix "Le Premier Regard" a été décerné à Mille mois de Faouzi Bensaïdi,
alors que le Prix du jury a récompensé Sang et or de Jafar Panahi, qui assure la clôture de la section. | |
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| "Sang et or" en clôture d'"Un Certain regard" |
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| Parallèlement à la compétition officielle, la section "Un Certain regard" clôt également ses portes. Dernière oeuvre présentée : Sang et or, le nouveau long métrage du réalisateur iranien Jafar Panahi, Caméra d'or en 1995 avec Le ballon blanc et Lion d'or à Venise en 2000 avec Le Cercle.
Basé sur un fait divers révélé au cinéaste par Abbas Kiarostami (Palme d'or 1997 avec Le Goût de la cerise) dont Jafar Panahi a été assistant au début de sa carrière, Sang et or suit un homme dont la fascination pour le luxe mènera à la mort. Un drame personnel, mais aussi une critique en filigrane de la société iranienne et de ses scléroses.
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| La folle épopée de Peter Greenaway |
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Septième participation cannoise en seize ans pour Peter Greenaway. Après Le Ventre de l'architecte, Triple assassinat dans le Suffolk, Prospero's book, The Baby of Macon, The Pillow book et 8 femmes et 1/2, le réalisateur britannique revient honorer le Festival de sa présence avec The Tulse Luper suitcases, premier volet d'une ambitieuse trilogie sur la parcours hors-normes d'un homme, le tout étalé sur soixante années d'histoire contemporaine.
Tulse Luper passe une grande partie de son existence dans différentes prisons. En centrant son récit sur les nombreux géôliers côtoyés par cet individu et 92 valises que l'on associe à ses nombreuses aventures, Peter Greenaway livre une oeuvre complexe, fascinante, "encyclopédique". Le cinéaste utilise toutes les techniques de mise en scène possibles et imaginables, donnant en outre à sa narration une complexité vertigineuse. Plus qu'un film, véritable expérience, Tulse Luper suitcases fascinera ou fatiguera, et n'est que la première pierre d'un ambitieux édifice multimédia qui couvrira plusieurs supports tels que la télévision, le DVD et Internet, le tout sur une durée d'au moins trois ans. | |
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| Les Prix de la Cinéfondation |
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| Comme chaque année, la Cinéfondation a récompensé des courts métrages réalisés dans le cadre d'écoles de cinéma des quatre coins de la planète.
Le 1er Prix 2003, dévoilé ce samedi 24 mai a été décerné à la poursuite entre un renard et un lapin de Bezi Zeko Bezi (Run Rabbit Run) de Pavle Vuckovic.
Le 2ème Prix de la Cinéfondation est allé à Historia del desierto de Celia Galan Julve, documentaire sur un détenue mexicaine qui n'hésita pas à se couper un doigt pour s'évader.
Le 3ème Prix a été attribué ex-aequo à la mégapole vouée à la télévision de TV City d'Alberto Couceiro et Alejandra Tomei et au problème de poids de Rebeca a esas alturas (At that point... Rebeca) de Luciana Jauffred Gorostiza.
Ving
courts métrages était en compétition.
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