Newsletter du 22-5-2003
Programme du jour
Grand Théâtre Lumière
Dates Horaires Titre  Réalisateur(s)  Catégorie  Durée
Jeudi 22 14:30 LA PETITE LILI Claude MILLER En compétition 104.00
Jeudi 22 19:30 LA PETITE LILI Claude MILLER En compétition 104.00
Jeudi 22 22:30 PURPLE BUTTERFLY Ye LOU En compétition 125.00

Salle Buñuel
Dates Horaires Titre  Réalisateur(s)  Catégorie  Durée
Jeudi 22 17:00 LE DOMAINE Lester James PERIES Hors compétition 115.00
Jeudi 22 19:30 CHARLIE CHAPLIN : SA VIE, SON OEUVRE Richard SCHICKEL Hors compétition 125.00
Jeudi 22 22:00 JE SUIS CUBA Mikhail KALATOZOV Copie restaurée 140.00

Salle de presse
Dates Horaires Titre  Réalisateur(s)  Catégorie  Durée
Jeudi 22 12:30 PURPLE BUTTERFLY Ye LOU En compétition 125.00
Jeudi 22 15:00 LE DOMAINE Lester James PERIES Hors compétition 115.00

Théâtre Claude Debussy
Dates Horaires Titre  Réalisateur(s)  Catégorie  Durée
Jeudi 22 14:00 AUJOURD'HUI ET DEMAIN Alejandro CHOMSKI Un certain regard 87.00
Jeudi 22 16:30 ROBINSON'S CRUSOE Chen-Sheng LIN Un certain regard 90.00
Jeudi 22 22:00 AUJOURD'HUI ET DEMAIN Alejandro CHOMSKI Un certain regard 87.00
Actualités du jour
Flashback du mercredi 21 mai
Les larmes à Cannes. Présenté en compétition officielle, Les Invasions barbares du réalisateur québécois Denys Arcand a fait craquer bon nombre de festivaliers, obligés malgré eux de sortir leurs mouchoirs devant la suite du Déclin de l'empire américain, qui voit le petit groupe d'amis se réunir dix-sept ans après au chevet de l'un d'eux, atteint d'une maladie incurable. L'équipe des Invasions barbares s'est déplacée en nombre sur la Croisette avec pas moins de 16 personnes accueillies lors des traditionnels photo-call et conférence de presse.
Constat amer également pour Brown bunny, deuxième réalisation de l'acteur américain Vincent Gallo cinq ans après Buffalo 66, lui aussi présenté en compétition officielle. Cette fois, c'est un homme seul qui ère à la recherche de l'amour perdu. Solitaire, Vincent Gallo a dû l'être en cumulant les fonctions d'acteur principal, réalisateur, scénariste, monteur, directeur de la photographie et producteur de son film, accompagné seulement de Chloé Sévigny à l'écran et lors de la montée des marches. Une oeuvre âpre et lente qui devrait diviser.
Autre événement de la journée, la toujours attendue "Leçon de cinéma". Vingt-quatre heures après la première "Leçon de musique" donnée par Nicola Piovani, c'est au tour du controversé Oliver Stone d'expliquer son art lors d'une conférence animée par le critique Michel Ciment qui a attiré la foule des grands jours. Hommage à Fellini oblige, la journée s'est une nouvelle fois terminée sur la plage, avec la projection gratuite et en plein air d'Amacord réalisé en 1973 par le magicien.

Robert S. McNamara, le Secrétaire de la Défense américaine, vu par Errol Morris
Robert S. McNamara, une éminence grise qui, à l'instar du diplomate Henry Kissinger, a profondément marqué l'histoire des Etats-Unis. Secrétaire de la Défense américaine sous les administrations Kennedy et Johnson, il joua un rôle primordial sur la scène politique internationale lors de la crise des missiles à Cuba en 1962 et au cours de la guerre du Vietnam. Errol Morris, à qui l'on doit le troublant Mr. Death, dresse, à travers The Fog of war, le portrait de cette personnalité hors du commun et compose par là même un essai dérangeant sur les notions de guerre et de pouvoir. Réalisé avec le concours du principal intéressé, ce documentaire, présenté en séance spéciale hors-compétition et illustré par la musique de Philip Glass, est ponctué de onze leçons qu'a tirées Robert S. McNamara des erreurs qu'il a commises et des décisions souvent contestées qu'il a prises par le passé. Après la projection du film dans la salle Bunuel, Errol Morris a répondu aux questions de quelques journalistes.

Les premiers émois cinématographiques d'Oliver Stone
Cinéaste engagé et controversé, Oliver Stone a honoré le Festival de Cannes de sa présence pour une leçon de cinéma animée par Michel Ciment, journaliste chez Positif. L'occasion pour le metteur en scène de JFK et de Tueurs nés de nous livrer en français quelques impressions sur l'exercice de son métier.
Oliver Stone est d'abord revenu sur ses premiers émois cinématographiques et l'envie de faire carrière dans le Septième Art : "Ma mère, qui était française, adorait le cinéma, elle avait vu cent fois Autant en emporte le vent. Il m'arrivait de sécher l'école le lundi et le mercredi, et elle m'emmenait voir plein de films. Elle me faisait alors une note pour dire que j'étais malade. Pour moi, c'était très intéressant d'aller au cinéma avec mes parents, car ils avaient des goûts complètement différents. Ma mère, c'était le côté "coeur", émotion, tandis que mon père, c'était le côté "logique".
Les premiers films qui m'ont marqué sont A bout de souffle de Jean-Luc Godard et La Dolce Vita de Federico Fellini. J'étais complètement impressionné, je n'avais jamais vu ça de ma vie. Ce sont surtout les réalisateurs français et italiens qui m'ont frappé, moins Bergman, car ça manquait d'action."

Oliver Stone nous a également raconté une anecdote remontant à l'époque où il avait Martin Scorsese comme professeur à la New York University : "Je faisais beaucoup de petits films horribles et un jour Marty m'a dit qu'il fallait faire un film qui soit davantage personnel, un film tiré de ma propre expérience de la vie. Je me suis donc mis en scène dans un court métrage de quatorze minutes sur mon retour de la Guerre du Vietnam. En voyant le film, Marty s'est exclamé : "Il y a un véritable cinéaste qui se cache en toi"".
De sa formation en cinéma, Oliver Stone se souvient de l'arrogance des étudiants qui ne juraient que par les réalisateurs de la Nouvelle Vague française (Godard, Truffaut) et de la venue dans sa classe de John Cassavetes. "Comme de véritables comédiens, il nous a fait jouer autour de lui. J'ai beaucoup appris avec lui. D'autres réalisateurs sont venus comme Franklin J. Schaffner, mais ils me semblaient dépassés, ils appartenaient à une ancienne génération."

Denys Arcand et ses "Invasions barbares" bouleversent le Festival
Les Invasions barbares, présenté en compétition officielle, marque le retour de Denys Arcand à Cannes, trois ans après y avoir présenté en clôture Stardom et quinze ans après avoir remporté le Prix du Jury et le Prix oecuménique pour Jésus de Montréal. Le cinéaste québécois signe aujourd'hui une magnifique histoire de vie et de mort portée par une galerie de personnages d'une justesse remarquable.
Reprenant dix-sept ans plus tard les personnages de son Déclin de l'Empire américain, déjà présenté à Cannes en 1986 à la Quinzaine des réalisateurs, Denys Arcand conserve intacte la qualité de son écriture corrosive mais y rajoute aujourd'hui une dimension humaine et profondément touchante.
Rémy, la cinquantaine, est gravement malade. Son fils joue de ses relations, bouscule le système pour qu'il vive au mieux cette difficile épreuve. Il décide également de rappeler à son chevet tous ses amis d'enfance. Alors que la fin s'approche inéluctablement pour Rémy, Denys Arcand filme une sublime histoire où l'amitié et l'amour transcendent les différences et les conflits, où les souvenirs de jeunesse refont surface, où l'on parle avec nostalgie de politique ou de sexe... Drôle, truculent, mais surtout bouleversant et profondément humain, Les Invasions barbares traite dignement et avec intelligence d'un sujet sensible, la mort. Une oeuvre forte et universelle.

L'amour au Gallo
Plus qu'un film, une expérience. Celle de Bud Clay, pilote de course errant sans fin sur les routes à la poursuite du souvenir de son amour perdu (Chloé Sevigny). C'est aussi celle de Vincent Gallo, qui offre avec son second film en tant que réalisateur une oeuvre atypique, poétique et incroyablement mélancolique. Centré sur son seul personnage, The Brown bunny baigne dans une poésie contemplative, accroché au visage fatigué et torturé du comédien et à ses errances une heure trente durant. Jusqu'à la séquence finale, véritable choc d'images et de sens, qui ne manquera pas de remuer les spectateurs. Réalisateur, producteur, scénariste, directeur de la photographie, monteur et héros de ce road-movie hypnotique, Vincent Gallo signe un film très personnel, difficile, exigeant, mais au final profondément humain.


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