| Flashback du jeudi 22 mai |
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Nouveau film français en compétition. Projeté en présence de Ludivine Sagnier, Bernard Giraudeau (tous deux déjà présents en compétition avec respectivementSwimming pool de François Ozon et Ce jour-là de Raul Ruiz), Robsinson Stevenin et son réalisateur Claude Miller, La petite Lili, est le quatrième prétendant hexagonal à la Palme d'or qui sera remise dans trois jours. Adaptation libre de La Mouette de Tchekhov, La Petite Lili propose une touchante réflexion sur le cinéma.
Changement de décor avec Purple butterfly du réalisateur chinois Lou Ye, découvert il y a trois ans avec Suzhou river récompensé du coté de Venise. Direction Shanghai dans les années 30. Une ville sous domination japonaise, dans laquelle la résistance chinoise provoque le chaos. La petite histoire mêlée à la grande, le souffle épique balaye les héros et la caméra ambitieuse de Lou Ye ne les oublie pas, s'attardant sur une expression ou une larme, notamment sur le visage de Zhang Ziyi, la révélation de Tigre et dragon.
Outre Fellini auquel le Festival rend hommage durant dix jours (Prova d'orchestra présenté au cinéma de la Plage), un autre magicien du grand écran est à la fête sur la Croisette : honoré par la projection en clôture de ses Temps modernes, Charlie Chaplin est au centre du documentaire Charlie : the life and art of Charles Chaplin projété en séance spéciale. Enfin, les amateurs de format court ont pu se régaler avec quatre programmes de courts métrages proposés par la Cinéfondation.
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| La tragédie selon Lou Ye |
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Le souffle de l'Histoire sur la Croisette. Présenté en compétition officielle, Purple Butterfly du metteur en scène chinois Lou Ye, découvert en 2000 avec Suzhou river, expose ses protagonistes au vent de la tragédie.
Situé dans le contexte agité de la Mandchourie et de Shanghai des années 30, annexés par les troupes japonaises, Purple Butterfly suit un groupe de résistants chinois à l'envahisseur nippon. Des hommes et des femmes déterminés mais déchirés, engagés malgré eux sur une voie qu'ils n'ont peut-être pas choisie, ballottés au gré des évènements et des sentiments, incarnés notamment par Zhang Ziyi (la révélation de Tigre et dragon), image même de l'héroïne tragique traditionnelle.
Ambitieux dans sa reconstitution et dans sa mise en scène, Lou Ye n'oublie pas ses héros perdus, s'attarde sur leurs sentiments, leurs regards, leurs colères et leurs larmes. L'Histoire, la grande, est avant tout faite de drames personnels. Ca, la caméra de Lou Ye l'a bien compris. | |
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| Le douloureux voyage de Lester James Peries |
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| Le Sri Lanka de passage à Cannes. James Lester Peries, doyen du cinéma singhalais, présente en sélection officielle hors-compétition Le Domaine, son nouveau long-métrage. Agé de 84 ans, il est un habitué du Festival : il y a déjà présenté trois films (La Ligne du destin en 1957, Le Village dans la jungle en 1981 et Changing village - part 2 en 1982) avant d'être membre du Jury de la sélection officielle en 1992. Avec Le Domaine, il signe une libre adaptation de La Cerisaie d'Anton Tchekhov qu'il dévoile à Cannes le même jour que La Petite Lili de Claude Miller, adaptation de La Mouette, autre pièce du dramaturge russe.
Sujata et sa fille Aruni reviennent de Londres vers leur Sri Lanka natal afin de retrouver le domaine familial. Avec l'espoir de retrouver le bonheur des temps passés, elles se dirigent vers la vaste demeure. Mais celle-ci, par la faute d'un prêt non-remboursé, est condamnée à disparaître... James Lester Peries nous offre un voyage impossible, une quête sans issue vers un bonheur passé. Une mélancolie intense parcourt le long-métrage du cinéaste, dont la mise en scène classique achève de donner à son oeuvre un profond sentiment d'intemporalité. Une vraie curiosité.
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| La petite mouette de Claude Miller |
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Cinq ans après son Prix du jury pour La Classe de neige, Claude Miller revient sur la Croisette avec La Petite Lili, présenté ce 22 mai en compétition. Libre adaptation de La Mouette d'Anton Tchekhov, cette comédie dramatique offre une réflexion douce-amère sur le cinéma et sur la vie.
L'Ile au Moines. Mado, actrice renommée, passe des vacances dans la maison familiale en compagnie de son amant Brice, réalisateur/producteur reconnu, son frère Simon, de plus en plus philosophe alors que le temps passe, et son fils, Julien, jeune cinéaste intègre et intransigeant. Autour d'eux gravitent Jeanne-Marie, soupirante malheureuse de Julien, et la petite Lili, une jeune provinciale qui rêve de gloire et de cinéma dont Julien est tout simplement fou amoureux. L'abandonnant pour partir vers Paris en compagnie de Brice, Lili, devenue l'étoile montante du cinéma français, retrouve Julien cinq ans plus tard. Il tourne son premier film qui retrace ce fameux été en Bretagne...
Conflit de générations, conflit de cinémas, conflit d'ambitions, La Petite Lili est avant tout une métaphore de la vie et une réflexion sur le septième art et ceux qui le composent, du réalisateur nostalgique mais impitoyable au jeune artiste sans compromis, en passant par la vedette égocentrique rattrapée par les années et la jeune starlette ambitieuse dont le désir de gloire et besoin de reconnaissance sont plus forts que tout. Une mise en abîme réussie, émouvante et troublante, servie par une brochette d'acteurs impeccables, dont un Jean-Pierre Marielle absolument savoureux. | |
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